Une étude de l’ENE dévoile une installation progressive du numérique dans les exploitations agricoles d’Auvergne Rhône-Alpes. Menée auprès de 274 agriculteurs en 2024, cette enquête met en lumière les usages actuels, les attentes et les freins liés à la digitalisation dans les fermes de la région. On fait le point sur cette transformation qui s’opère au cœur du monde agricole.
Le numérique en Auvergne Rhône-Alpes
En 2025, le numérique n’est plus un concept lointain. En Auvergne Rhône-Alpes, près de 83% des agriculteurs de la région utilisent déjà des outils digitaux, surtout pour la gestion comptable et administrative. Plus encore : 47% intègrent des objets connectés dans leurs pratiques. Ces innovations font gagner du temps, facilitent les tâches répétitives, et permettent une meilleure surveillance des exploitations.
Graphique de l'ENE
Mais le virage n’est pas universel. L’adoption varie selon la taille des fermes, le type de production et l’âge des exploitants. Les plus jeunes, souvent connectés depuis le lycée ou la fac, poussent des usages innovants. Tandis que pour ceux qui n'avaient pas l’habitude d’usage, l’engagement se fait à un rythme moins soutenu poussé par la curiosité.
Trois profils se distinguent clairement dans l’adoption du numérique dans l’étude du l’ENE:
- Les convaincus, souvent jeunes ou innovants, déjà équipés et tournés vers le numérique pour toutes leurs pratiques.
- Les pragmatiques, qui utilisent les outils essentiels sans se disperser, privilégient la rentabilité et la gestion du temps.
- Les sceptiques, encore attachés au savoir-faire traditionnel et prudents face aux bouleversements technologiques.
Pourquoi passer au numérique ?
Pour beaucoup, le digital est synonyme d’efficacité. La gestion automatisée des stocks, la traçabilité des produits et le suivi météorologique en temps réel révolutionnent le quotidien des exploitants. Les logiciels de planification agricole offrent une vision globale, réduisant la paperasse et accélérant la réactivité. Les capteurs d’irrigation, drones et images satellites permettent d’optimiser les rendements tout en limitant le gaspillage. Ainsi, ce n’est pas seulement une question de produire plus, mais de mieux défendre sa rentabilité.
L’enquête de l’ENE confirme ces bénéfices : près de 60% des agriculteurs réalisent des économies sur leurs charges énergétiques et intrants, 57% anticipent avec plus de précision les risques climatiques, tandis que 51% voient leur travail devenir moins pénible. L’amélioration des rendements est constatée par 46% des exploitants, qui gagnent aussi du temps dans leur production. Le numérique répond aussi à la complexité administrative, un défi pour 32% d’entre eux, mais la sécurisation des données reste une préoccupation majeure pour 47%.
Dans le secteur bovin, le numérique s’impose progressivement, avec 36% des agriculteurs qui l’utilisent. L’élevage laitier mène la danse, où 22% des fermes ont adopté la robotisation de la traite et la gestion connectée de la santé animale. Certains s’emparent même des réseaux sociaux pour valoriser leurs productions, à hauteur de 30% en Auvergne Rhône-Alpes. Le numérique se révèle ainsi un puissant levier pour améliorer la performance des exploitations, en conjuguant tradition et innovation.
Le numérique va-t-il remplacer les agriculteurs?
Le numérique est souvent perçu à tort comme une menace qui pourrait prendre la place des agriculteurs. Pourtant, il se révèle être un levier majeur d’efficacité. Selon une étude récente, plus de 70% des exploitations agricoles considèrent que le numérique leur apporte un bénéfice concret, notamment en termes de réduction des coûts, de gain de temps et d’optimisation des ressources. Ces outils leur permettent de réaliser des économies importantes, jusqu'à 80% dans certains usages, comme la réduction de l’utilisation d’engrais ou de pesticides grâce à la cartographie et au guidage précis. Les chiffres montrent que 90% des agriculteurs français utilisaient un ordinateur ou un smartphone à des fins professionnelles en 2023, contre seulement 10% en 1988.
Cela témoigne d’une adoption progressive mais forte, notamment dans les filières comme la viticulture, l’arboriculture ou la gestion du bétail. Par exemple, 62% des exploitations utilisant les outils numériques enregistrent une hausse jusqu’à 62% de leur rendement grâce à l’agriculture de précision. Les technologies numériques comme les capteurs ou l’intelligence artificielle permettent une réduction de 50% de la consommation de carburant et une baisse de 60% de l’emploi de certains produits phytosanitaires. La robotique, notamment dans l’élevage laitier, diminue la main-d’œuvre nécessaire de 97%, tout en renforçant la précision des interventions.
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Cet article s'appuie sur une étude menée par l'ENE.

