5 raisons pour un agriculteur de devenir pompier volontaire

Publié le 22 décembre 2025 par Maëva Veysset

Dans le Puy-de-Dôme, le SDIS 63 compte aujourd’hui 90 agriculteurs parmi ses sapeurs-pompiers volontaires. Ce chiffre illustre la place du monde agricole dans le dispositif d’organisation des secours. Le profil de l’agriculteur répond aujourd’hui à des enjeux fondamentaux pour la ruralité française. Voici cinq raisons majeures pour lesquelles un exploitant agricole peut choisir l’engagement volontaire avec le SDIS 63.

 

 

Toujours là, quand il faut

Dans les campagnes, l’agriculteur reste là où beaucoup quittent le village tôt le matin. Son ancrage local lui permet de répondre rapidement à une alerte en journée, là où la proximité fait toute la différence. Cet atout est devenu essentiel pour maîtriser les risques spécifiques du monde rural.

“La présence sur le territoire compte déjà beaucoup, puisqu’il s’agit de casernes en milieu rural et tout comme les agriculteurs, ils sont sur place et connaissent leurs territoires.”

Sébastien, éleveur de vaches laitière et sapeur-pompier au SDIS 63.

 

Agriculteur et sapeur-pompier volontaire : une présence locale qui fait la différence. ©SDIS 63

 

Libres d’agir, libres d’aider

 

Chef d’exploitation, l’agriculteur gère son agenda selon ses impératifs. Cette autonomie lui permet d’intégrer le volontariat sur des plages horaires choisies : il peut suspendre ses activités agricoles pour répondre à une intervention, puis reprendre le travail une fois la mission accomplie. Ce degré de flexibilité séduit de plus en plus les services départementaux d’incendie et de secours, qui peinent à mobiliser des volontaires disponibles en journée.

 

“Notamment parce qu’il n’a pas besoin de convention pour partir, il est son propre patron, s’il souhaite abandonner son travail pour partir au pompier, il le peut “

Jérôme, éleveur charolais et sapeur-pompier au SDIS 03.

  

Libre de son organisation, l’agriculteur peut répondre aux alertes quand le territoire en a besoin. ©P.Pillavoine

 

L’engagement qui rapproche.

 

La vie à la ferme, bien qu’elle soit passionnante et exigeante, peut parfois éloigner et isoler. Le rythme du travail agricole, souvent solitaire, laisse peu de place aux échanges extérieurs. S’engager comme sapeur-pompier volontaire offre alors une véritable ouverture : celle du lien social, de la solidarité et de l’action collective. En rejoignant les sapeurs-pompiers, il trouve un lien social plus large, renforce la cohésion de son territoire et puise dans cette mission une source de fierté et de valorisation personnelle.

 

« Partir, voir autre chose que nos animaux, notre fromagerie, et vraiment sortir de cette zone.»

Léa, éleveuse de caprins, SDIS 43.

 

De la ferme aux interventions, le volontariat crée du lien et renforce la solidarité locale. ©P.Pillavoine

 

Des compétences au service de l’action

 

Le métier d’agriculteur est synonyme de polyvalence, de gestion de l’imprévu et de maîtrise technique. Sur le terrain, ces qualités se révèlent précieuses lors d’une intervention de secours : manipulation du matériel complexe, adaptabilité, expérience avec les animaux et compréhension des environnements sensibles. Les sapeurs-pompiers apprécient cette débrouillardise, qui renforce l’efficacité collective lors d’opérations en milieu rural.

 

“ La débrouillardise… on arrive toujours à trouver une solution, à tirer parti du fait d’être éleveur : avec ça, on est prêt à tout.“

Jérôme, éleveur de Charolais, SDIS 03.

 

 

Incendie en plein cœur d'une exploitation agricole. ©O.Mallinjoud

 

Les yeux du territoire

 

L’exploitant agricole possède une cartographie fine de son territoire, chemins, parcelles, points d’eau, zones sensibles. Au sein d’une intervention, il guide les équipes de secours, facilite l’accès aux sites difficiles et met parfois à disposition son matériel : tracteur, tonne à eau, outils spécifiques. Cette connaissance du terrain et cette capacité à mobiliser des ressources locales font de l’agriculteur un partenaire incontournable pour les SDIS. De plus, l’acquisition des compétences en secourisme renforce la sécurité sur leur ferme, en s’engageant ils deviennent acteurs de leur propre sécurité.

 

“ La connaissance du territoire, notamment l’accès aux forêts, aux différents points un peu sensibles, et le fait de travailler sur des parcelles un peu éloignées.”

Martin, éleveur de vache Salers, SDIS 15.

 

Grâce à sa connaissance du territoire, l’agriculteur facilite les interventions. ©P.Pillavoine

  

Le sapeur-pompier volontaire issu du monde agricole contribue à maintenir le maillage territorial et la proximité des secours. Leur implication permet d’assurer la pérennité des services publics en zone rurale. Le volontariat est aujourd’hui soutenu par des dispositifs adaptés qui favorisent cette dynamique essentielle pour le monde rural.

  

Pour aller plus loin et découvrir des témoignages vivants d’agriculteurs pompier volontaires: La Table à l’Étable : Éleveurs & pompiers volontaires, une double vie au service du territoire

Si vous souhaitez rejoindre les sapeurs-pompiers volontaires, plus d’infos sur les conditions d’engagement.