Les essentiels du Sommet de l'Élevage

Publié le 2 octobre 2024 par Sophie Chatenet

Affluence des grands jours au Sommet !

Le public était présent en masse hier au SommetLe public était présent en masse hier au Sommet

Après avoir accueilli 18 000 visiteurs, lors de la première journée mardi, soit un peu plus qu'en 2023, le Sommet a manifestement transformé l'essai, hier. À la mi-journée, pas facile de se frayer un chemin tant la foule était compacte. Une foule qui devrait être encore au rendez-vous aujourd'hui, alors que la ministre de l'Agriculture devrait visiter le salon dès ce matin.




Pastoralisme : continuez de gravir les pentes

Le pastoralisme au cœur du Sommet.Le pastoralisme au cœur du Sommet.

Au cœur du Massif central, le Sommet de l’Elevage entend promouvoir le pastoralisme alors que les Nations Unis ont proclamé l’année 2026, année internationale du pastoralisme. La mise en œuvre se fera sous la conduite de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En s’appuyant sur cet événement, le Sommet de l’Elevage s’engage en faveur de ce mode d’élevage durable en mettant en avant cette pratique incontournable de l’élevage français et local. Ainsi le SIDAM (Service Inter-Départemental pour l’Animation du Massif central) et le Réseau Pastoral AURA coordonnent et mettent en place différents temps forts lors de cette édition 2024. Au programme : un espace de 40 m² dédié au pastoralisme dans le hall d’accueil, et plusieurs conférences organisées durant toute la semaine : La diversité des pastoralismes en France - présentation par l’Association Française de Pastoralisme (AFP) ; la nouvelle PAC 2023-2027 : conséquences sur les surfaces pastorales ; transhumance et UNESCO – CORAM ; la préservation du foncier pastoral : retours d’expériences en Drôme ; le rôle du pastoralisme dans la gestion des incendies ; la valorisation des viandes de montagne - retours d’expériences de plusieurs territoires ; et la place du pastoralisme dans les territoires. Aujourd’hui, une charte en faveur du pastoralisme sera signée en début d’après-midi. L’an prochain, le Sommet devrait accueillir des acteurs européens du pastoralisme, et en 2026, bâtir un temps fort à l’échelle internationale.

Simmental avec deux M comme Sommet

La simmental, une habituée du Sommet.La simmental, une habituée du Sommet.

Avaient-elles hâte de se faire admirer ? Etaient-elles un peu effrayées par le bruit ou par le public venu nombreux pour assister au concours Simmental mardi après-midi au Sommet. Nul ne le sait, mais elles étaient un peu agitées, les candidates qui se sont succédées sur le ring. Pas assez cependant pour détourner le juge suisse Mario Nyddeger de son objectif : mettre en lumière le fleuron de la race. Quarante et une Simmental étaient présentes hier sur le ring bovins lait, au lieu des 56 prévues, les vaches allemandes et autrichiennes n’ayant pu obtenir l’autorisation de se déplacer. Des primipares aux vaches adultes en passant par les meilleures mamelles, huit sections ont été jugées. Race mixte par excellence, les présentateurs ont toutefois insisté sur les performances laitières de la Simmental. En constante évolution et bénéficiant d’un gros travail sur la génétique, la production moyenne de lait a augmenté de 500 kg en seulement 5 ans pour atteindre 6910 kg de lait en moyenne tous systèmes confondus. Aujourd’hui présente sur les cinq continents avec près de 40 M de têtes, la Simmental est la seconde race laitière au monde derrière la Prim’Holstein, particulièrement en Europe. D’autres pays, comme le Canada, le Brésil ou les États-Unis, la préfèrent en systèmes allaitants. En France, si on dénombre seulement 40 000 Simmental, le cheptel augmente de près de 10% par an depuis 10 ans.


Yael, ambassadrice du Sommet chez les latinos

Yael, ambassadrice du Sommet chez les latinosYael, au centre avec la pancarte Brésil.

Elle est une fidèle du Sommet. Et pour cause, depuis plus de dix ans, Yael Lizarraga de Vuilleminroy en fait la promotion dans les pays d'Amérique latine. Une tâche pas forcément aisée, tant les fondamentaux de l'élevage français sont éloignés de ceux du Brésil, de l'Argentine, ou encore de l'Uruguay… Et pourtant chaque année, elle participe à des salons là-bas, et convainc des groupes d'éleveurs de traverser l'Atlantique pour venir découvrir la crème de la crème de l'élevage allaitant. L'hiver dernier alors qu'elle effectuait une mission sur le cacao en Colombie, elle profite du salon auquel elle participait pour communiquer sur le rendez-vous de Cournon. « Le sommet est une vitrine de haut niveau qui est regardée dans le monde entier. Les éleveurs d'Amérique latine participent plus logiquement à des salons américains par commodité essentiellement, mais certains sont très intéressés par ce qui se fait en France notamment du point de vue de la génétique et de la traçabilité. La perspective de l'année mondiale du pastoralisme en 2026 est une clé d'entrée intéressante pour certains d'entre eux », témoigne Yael. Pour l'édition 2024, elle accompagne une délégation d'éleveurs colombiens. Au programme visite d'un élevage salers, au Gaec Devaux à Archignat dans l'Allier, rencontre avec des responsables de l'Idèle, immersion auprès des acteurs des AOP fromagères… et pour clôturer le tout, l'organisation hier, mercredi, d'une conférence sur l'élevage durable en Amérique latine. « De plus en plus d'éleveurs latinos sont sensibles à la rationalisation des pâturages, théorisée par André Voisin. Quand il rédige en 1957 son ouvrage Productivité de l'herbe, il ne peut imaginer que plus d'un demi-siècle plus tard, il serait le livre à penser de centaines d'éleveurs, d'universitaires et de scientifiques à travers le monde, États-Unis, Amérique latine, Canada, Brésil et même Argentine ». Ingénieur agronome né à Dieppe, André Voisin (1903-1964) a été invité à Cuba par Fidel Castro en 1964 pour présenter ses travaux et développer l’agriculture cubaine. Il est encore très reconnu à Cuba et dans toute l'Amérique latine.


La région aime ses éleveurs...La preuve en vidéos

Portraits d'éleveurs.Portraits d'éleveurs.

À l’initiative des interprofessions régionales bovine, laitière et caprine, et avec le précieux concours de la Région Auvergne Rhône-Alpes, une série de six vidéos de promotion de l’élevage de ruminants a été dévoilée, mardi au Sommet en fin de journée. Sous la bannière « Ma Région, ses éleveurs », en écho à la marque régionale, « Ma Région, ses terroirs », ses vidéos ambitionnent de promouvoir le travail des éleveurs auprès du grand public, des élus et des collectivités, et qui sait, susciter des vocations auprès des plus jeunes. « Il est important de saisir toutes les occasions pour redire à quel point l’élevage est une chance pour l’économie de nos territoires ruraux. À bien des endroits, des zones partiraient à la friche s’ils n’étaient pas valorisés par les troupeaux », a indiqué Patrick Escure, président du Comité de filière élevage à la Chambre régionale d’agriculture. Plusieurs éleveurs se sont donc passés devant la caméra pour expliquer leur travail : Anaïs Robert, éleveuse de chèvres laitières à Châteauneuf-de-Galaure dans la Drôme, François Garrivier, éleveur de bovins viande à Grezolles dans la Loire, Alexia Frenod, éleveuse de bovins lait à La Motte en Bauges en Savoie, Florian et Julien Debard, éleveurs ovins à Arcens dans l’Ardèche (notre photo), Céline Méral, installée en bovins viande à Carlat dans le Cantal et Anthony Bacquie, éleveur en bovins lait à Ladinhac dans le Cantal.

Tapis rouge à la délégation Kazakhe

Les représentants du Kazakhstan au Sommet.Les représentants du Kazakhstan au Sommet.

Après la Géorgie en 2023, c’est au tour du Kazakhstan d’être l’invité d’honneur du Sommet de l’élevage. Ce neuvième plus grand pays du monde a fait de l’agriculture l’une de ses priorités, avec l’objectif d’accroître la part de ses exportations. Depuis le début de la semaine, la délégation kazakhe est présente à Clermont-Ferrand. Des visites d’élevages ont été organisées pour répondre à leur centre d’intérêt autour de la génétique notamment bovine mais aussi ovine. Dans le hall d’accueil, le pays dispose d’un stand, théâtre de diverses cérémonies et échanges depuis mardi. Le vice-ministre de l’Agriculture, en charge de l’élevage, était présent mardi pour l’inauguration.



Dans agrivoltaïsme, il y avant tout agri...culture

Conférence sur l'agrivoltaïsme.Conférence sur l'agrivoltaïsme.

Dans le hall 2, l’agora des énergies ne désemplit pas. Hier dans la matinée, les visiteurs ont pu assister à une conférence sur l’agrivoltaïsme, organisée par TSE, un des acteurs majeurs du secteur. L’occasion pour Baptiste Arnaud, agriculteur en Limagne et vice-président de la Chambre d’agriculture de résumer la position professionnelle sur ce sujet de plus en plus prégnant dans les campagnes : « L’agrivoltaïsme pourquoi pas à condition de conserver le caractère productif des parcelles. Nous ne voulons pas ». Envisager comme une complémentarité à l’activité agricole, l’agrivoltaïsme est désormais encadré par un décret. Demeure toutefois, deux éléments d’importance encore non circonscrits : la question du partage de la valeur et de la contractualisation. Thibault Malgat en charge des projets solaires chez TSE en Auvergne Rhône-Alpes, Centre Val de Loire et Nouvelle Aquitaine a résumé la stratégie de l’entreprise : « Co construire avec l’exploitant, chaque projet selon les productions en réfléchissant en amont aux besoins de l’agriculteur, avec un impératif que l’agriculture reste dominante ».

Les agriculteurs solidaires d’Octobre Rose

Opération solidarité Octobre Rose hier au Sommet.Opération solidarité Octobre Rose hier au Sommet.

Le réseau JA-FNSEA se mobilise chaque année dans le cadre d’Octobre Rose « parce que les agricultrices sont des femmes comme les autres, touchées par la maladie, et que le cancer du sein est l’affaire de tous », a indiqué hier, Catherine Faivre-Pierret, à l’occasion d’un lâcher de ballons. Les mobilisations ont lieu pendant tout le mois d’octobre avec des formes très différentes selon les départements : formation à l’autopalpation, marche rose, ventes caritatives, boîtes solidaires pour les femmes atteintes du cancer, pièce de théâtre avec billetterie solidaire, tombola… Et les actions qui fonctionnent sont souvent reprises ensuite. À titre d’exemple : les agricultrices de la FDSEA 05 ont organisé une vente de bottines de la marque Aigles roses, dont 20 € sont reversés à la ligue contre le cancer. Chaque année, ce sont plusieurs milliers d’euros récoltés grâce au travail mené par les agriculteurs et les agricultrices, et directement reversés à la ligue contre le cancer ou à des associations partenaires. « Cet engagement est indispensable car près de 33 000 femmes du régime agricole sont touchées par le cancer du sein et près de 4 000 nouveaux cas chaque année », ont expliqué les responsables de la MSA.

Du lait pour les plus démunis

Chaine du don orchestrée par Solaal Aura.Chaine du don orchestrée par Solaal Aura.

"Dans l’agriculture, on peut avoir des questions sur la survie de nos exploitations, sur le sanitaire et autre, mais on ne perd pas nos valeurs et surtout la plus importante, la solidarité" a souligné Arnaud Rousseau, président de la FNSEA en accueillant les partenaires de SOLAAL Auvergne–Rhône-Alpes au Sommet de l’élevage. Créée en 2013 par Jean-Michel Lemétayer  lors président de la FNSEA, SOLAAL encourage et organise les dons alimentaires des filières agricoles aux associations caritatives. En Auvergne-Rhône-Alpes, l’association est présente depuis 2021. Chaque année, elle organise un don à l’occasion du Sommet de l’élevage. Cette fois, SOLAAL AURA a demandé à ses partenaires de donner de leur personne en faisant une chaîne entre le stand de la FRSEA et celui d’Agrica, partenaires de l’opération. L’objet de l’évènement : la remise d’un don de 6 955 litres de lait à la Banque Alimentaire du Puy-de-Dôme, don cofinancé par le Sommet de l’élevage et Sodiaal. « Nous manquons toujours de lait, a confié le représentant de la Banque alimentaire. Merci aux donateurs ». Depuis sa création en Auvergne–Rhône-Alpes, SOLAAL a donné près de 29 000 litres de lait et 560 tonnes de produits essentiellement frais. « Cela représente 1 million de repas dans la région, a souligné le président de SOLAAL AURA. Les dons vont croissants et nous avons chaque année de nouveaux producteurs qui s’engagent à nos côtés. »

Devenir éleveur : Pourquoi pas vous ?

Forum OÉLe Forum OÉ c'est ce matin à partir de 9h30.

La Chambre régionale d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes, en partenariat avec les filières agricoles animales, organise aujourd’hui le  ! C’est de 9h30 à 12h30 au Centre de Conférence - Salle 2.  Bovins, ovins, porcins, caprins, volailles, équins, lapins, abeilles… Toutes les filières seront réunies au même endroit, au même moment. Le Forum OÉ ! offrira une occasion unique aux porteurs de projets de rencontrer des experts et acteurs du secteur agricole. De la formation à la transmission, en passant par l’installation, le salariat ou encore la diversification, tous les sujets pourront être abordés. Au programme : présentations, moments d’échanges, rencontres avec des spécialistes et des agriculteurs de la région, offres d’exploitations à reprendre, d’associations ou de salariat…Les métiers des filières d’élevage souffrent en effet cruellement d’un manque d’attractivité. Un graphique de la MSA, publié en fin d’année 2022, montre que le taux de remplacement des départs de chefs d’exploitation (y compris coexploitants) dans les secteurs bovins lait et viande est compris entre 40 et 50 %, « avec des conséquences évidentes sur l’accélération actuelle de la décapitalisation (chute du nombre de vaches laitières et allaitantes) », indique Christophe Perrot, chargé de mission Economie de l’élevage et territoire au sein de l’Institut de l’élevage (Idele). 

Tous ambassadeurs de l'élevage de ruminants

Lancement de la campagne de communication de la CNE.Lancement de la campagne de communication de la CNE.
Parce que la particularité et la qualité de l'élevage français méritent d'être davantage connues par les Français, la Confédération nationale de l'élevage et les interprofessions bovine, ovine, caprine et laitière viennent de lancer une vaste campagne de communication. Cette dernière se décline en plusieurs volets via des publications pour « sensibiliser nos concitoyens à la réalité du métier d'éleveur, aux services rendus par l'élevage », a indiqué Patrick Bénézit, président de la CNE, hier lors d'une conférence. « Les consommateurs nous connaissent à travers nos produits, l'idée là est de mettre en avant notre quotidien », a précisé Yohann Barbe, président de la FNPL. Pour Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine, « il était essentiel de communiquer de manière collective pour qui sait susciter des vocations ». Point d'orgue de cette campagne, la diffusion à partir du 20 octobre sur TF1 et TF1 +, tous les dimanches à 19 h 50 de programmes courts déclinés en vingt-six épisodes, et baptisés « Nos élevages, il y a de quoi en être fier ».