Aides PAC pour les éleveurs professionnels : un guide complet

Publié le 29 janvier 2025 par Victor Berthon

Aides PAC pour les éleveurs professionnels : un guide complet

Boostez votre exploitation grâce aux aides de la Politique Agricole Commune ! Ce guide complet 2023 décrypte les subventions PAC, les critères d'éligibilité et les démarches à suivre pour maximiser vos chances d'obtenir des financements.

Introduction

Exploitations agricoles : face à la volatilité des marchés et aux défis croissants, maîtriser ses revenus et assurer sa pérennité devient crucial. La Politique Agricole Commune (PAC) se présente comme un allié de poids, offrant un éventail d'aides financières pour soutenir les éleveurs. Véritable pilier de l'agriculture européenne, la PAC garantit non seulement la sécurité alimentaire, mais encourage également des pratiques plus respectueuses de l'environnement. Dans ce guide complet, spécialement conçu pour les éleveurs, découvrez les aides PAC disponibles en 2023. Des critères d'éligibilité aux démarches administratives, en passant par les montants alloués et les récentes évolutions, ce guide vous permettra d'optimiser vos demandes et de naviguer efficacement dans le paysage des subventions agricoles. Plongeons ensemble au cœur de ces dispositifs essentiels pour l'avenir de votre exploitation.

Les Aides Directes du Premier Pilier de la PAC

Le premier pilier de la Politique Agricole Commune (PAC) est un soutien financier essentiel pour les éleveurs. Il offre des aides directes, versées selon des critères spécifiques, pour garantir un revenu de base et encourager des pratiques agricoles plus durables. Découvrons ensemble les principales aides de ce premier pilier.

Les Droits à Paiement de Base (DPB) : Un Revenu Minimum Garanti

Les DPB constituent l'aide directe principale de la PAC. Auparavant liés à la production historique de chaque exploitation, ils sont désormais « découplés ». Cela signifie que leur attribution se base sur la surface agricole exploitée, indépendamment du type de production. Tout agriculteur considéré comme « actif » peut prétendre aux DPB. En France, un agriculteur est considéré comme actif s'il exploite une surface minimale et exerce une activité agricole reconnue par la PAC. Il est important de noter qu'en 2018, la France a assoupli ce critère d'activité pour inclure des activités comme l'équitation.

Prenons l'exemple d'un éleveur bovin en Bretagne en 2015 : avec un DPB moyen de 134 euros par hectare, une exploitation de 50 hectares pouvait recevoir 6700 euros. À cette époque, les DPB représentaient 49% du budget total des aides du premier pilier. L'objectif est d'harmoniser progressivement le montant des DPB entre les régions françaises, ce qui explique une légère diminution annuelle du montant moyen.

Le Paiement Vert ou « Verdissement » : Récompenser les Pratiques Écologiques

Le paiement vert encourage les éleveurs à adopter des pratiques respectueuses de l'environnement. Pour en bénéficier, trois conditions principales doivent être remplies :

  • Diversification des cultures : Avoir au moins deux cultures différentes sur l'exploitation (trois pour les plus grandes).
  • Maintien des prairies permanentes : Limiter la diminution des surfaces de prairies permanentes à 5% maximum par rapport à une année de référence.
  • Surfaces d'intérêt écologique (SIE) : Pour les exploitations de plus de 15 hectares de terres arables, 5% de ces terres doivent être dédiées aux SIE. Ces surfaces, définies par chaque État membre, contribuent à la préservation de la biodiversité.

En 2017, le paiement vert moyen s'élevait à 83 euros par hectare. Ce paiement représente 30% du budget des aides du premier pilier. Des contrôles sont effectués pour vérifier le respect de ces conditions. Le non-respect peut entraîner des sanctions financières, allant jusqu'à la suppression totale du paiement.

Les exploitations déjà engagées dans des pratiques environnementales, comme l'agriculture biologique, sont exemptées de certaines obligations du verdissement et perçoivent automatiquement le paiement vert.

Le Paiement Redistributif : Soutenir les Petites et Moyennes Exploitations

Le paiement redistributif est une aide facultative pour les États membres. En France, il prend la forme d'une prime d'environ 50 euros par hectare, appliquée sur les 52 premiers hectares de l'exploitation. Tous les bénéficiaires de DPB peuvent en faire la demande. Son objectif est de soutenir les exploitations à taille humaine, souvent créatrices d'emplois et productrices de biens à forte valeur ajoutée. Ce paiement représente 5% du budget des aides du premier pilier.

L'Aide aux Jeunes Agriculteurs : Encourager le Renouvellement des Générations

Les agriculteurs de moins de 40 ans, récemment installés (moins de 5 ans) et possédant une formation agricole de niveau IV minimum, peuvent bénéficier d'une aide d'environ 70 euros par hectare. Cette aide, représentant 1% du budget du premier pilier, vise à faciliter l'installation et le développement des jeunes agriculteurs.

Les Aides Couplées : Soutenir des Productions Spécifiques

Les aides couplées sont des aides attribuées en fonction du type de production. Elles visent à soutenir des filières spécifiques, souvent confrontées à des difficultés économiques ou ayant un rôle important pour l'environnement ou le territoire. Ces aides sont calculées par tête de bétail ou par hectare cultivé. Exemples de productions bénéficiant d'aides couplées : bovins allaitants, bovins laitiers, ovins, caprins, et certaines cultures fourragères. Les aides couplées représentent 15% du budget du premier pilier.

En Conclusion : Le premier pilier de la PAC offre un ensemble d'aides directes cruciales pour la viabilité des exploitations d'élevage. Il est important de bien se renseigner sur les critères d'éligibilité et les démarches à suivre pour optimiser ses demandes et bénéficier pleinement de ces soutiens financiers.

@Illiya Vjestica

Les Aides au Développement Rural du Second Pilier de la PAC

Au-delà des aides directes, le second pilier de la PAC se concentre sur le développement rural, offrant un soutien crucial pour la modernisation des exploitations, la transition écologique et l'amélioration du bien-être animal. Ce pilier, géré en partie par les régions, propose une palette de mesures pour accompagner les éleveurs dans leurs projets.

Mesures Agroenvironnementales et Climatiques (MAEC) : Un Engagement pour la Durabilité Les MAEC incitent les éleveurs à adopter des pratiques respectueuses de l'environnement. Imaginez un éleveur qui restaure des prairies permanentes pour favoriser la biodiversité : les MAEC peuvent l'aider à financer ce projet. Ou encore, un éleveur qui adopte le pâturage tournant pour limiter son impact sur les sols : là aussi, les MAEC peuvent intervenir. Ces engagements, sur 5 ans, sont encadrés par des cahiers des charges précis et s'appuient sur un budget de 1,8 milliard d'euros sur 7 ans. Dans la filière équine, les MAEC contribuent par exemple à une gestion plus durable des prairies, qu'il s'agisse de pâturage extensif ou de préservation de la biodiversité.

Conversion et Maintien en Agriculture Biologique : Accompagner la Transition Passer à l'agriculture biologique représente un investissement. Les aides à la conversion et au maintien en bio allègent ce poids financier. Elles compensent les surcoûts et les pertes de revenus liés à la transition. Concrètement, un éleveur qui souhaite convertir son exploitation en bio peut recevoir une aide pour adapter ses bâtiments, acquérir des aliments bio ou former son personnel aux nouvelles pratiques. Ces aides permettent d'assurer une transition sereine vers un élevage plus respectueux de l'environnement et du bien-être animal.

Plan de Compétitivité et d'Adaptation des Exploitations Agricoles (PCAE) : Moderniser pour l'Avenir Le PCAE (mesure 4) encourage les investissements pour moderniser les exploitations. Pour les éleveurs, cela se traduit par des aides pour améliorer le confort de leurs animaux : construction de bâtiments plus spacieux et aérés, installation de systèmes d'abreuvement performants, acquisition de matériel innovant. L'objectif ? Gagner en compétitivité tout en améliorant les conditions d'élevage et en réduisant l'impact environnemental.

Indemnité Compensatoire de Handicap Naturel (ICHN) : Soutenir les Zones Défavorisées Dans certaines zones, comme les montagnes, les conditions d'élevage sont plus difficiles. L'ICHN (mesure 13) compense ces handicaps naturels. Elle permet aux éleveurs de ces zones de maintenir leur activité, préservant ainsi des paysages et un savoir-faire précieux. Pour la filière équine, l'ICHN soutient notamment les éleveurs qui entretiennent des pâturages en montagne.

Bien-être Animal (Mesure 14) : Une Option pour Aller Plus Loin La mesure 14, facultative pour les États membres, encourage les pratiques allant au-delà des normes de bien-être animal. Si un État choisit de l'appliquer, les éleveurs peuvent recevoir des aides pour mettre en place des mesures spécifiques, comme l'aménagement d'espaces extérieurs pour leurs animaux ou l'utilisation de techniques d'élevage plus respectueuses de leurs besoins naturels. Le caractère optionnel de cette mesure permet aux États d'adapter leurs politiques aux spécificités de leur agriculture.

Pour en savoir plus : Rapprochez-vous de votre région pour connaître les mesures du second pilier applicables à votre situation et les modalités de demande d'aides. Le second pilier de la PAC représente une opportunité pour les éleveurs de s'engager dans une agriculture plus durable et performante, en bénéficiant d'un accompagnement financier adapté à leurs besoins et à leurs projets.

Les Changements de la PAC 2023-2027 et leur Impact sur les Éleveurs

La Politique Agricole Commune (PAC) se réinvente pour 2023-2027, offrant aux éleveurs un nouveau cadre pour prospérer. Imaginez une exploitation bovine laitière : la nouvelle PAC pourrait influencer directement ses revenus grâce à des aides repensées et des critères d'éligibilité ajustés. Découvrons ensemble les changements clés et leurs implications pour votre activité.

La gestion des aides est désormais partagée entre l'État et les régions. L'État conserve la gestion des aides liées à la surface, comme l'Indemnité Compensatoire de Handicap Naturel (ICHN), essentielle pour les exploitations en zones difficiles. Les régions, quant à elles, gèrent les aides non surfaciques. Par exemple, les Mesures Agroenvironnementales et Climatiques (MAEC), les aides à l'installation des jeunes agriculteurs, ou encore le soutien aux entreprises rurales. Cette nouvelle répartition vise une plus grande adaptation aux spécificités de chaque territoire.

Le Plan Stratégique National (PSN) 2023-2027 définit les grandes orientations de la PAC en France. Prenons l'exemple de la filière équine : son rôle dans la préservation de la biodiversité, via l'entretien des prairies permanentes et des haies, est désormais valorisé. La PAC soutient activement ces pratiques, contribuant ainsi à la vitalité des zones rurales et au maintien des populations dans ces territoires.

Pour faciliter la compréhension de ces changements, un guide des aides PAC a été élaboré. Fruit d'une collaboration entre le Bureau du Cheval et de l’Institution des Courses (BCHIC), l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation (IFCE) et Régions de France, ce guide offre une information claire et accessible sur les dispositifs d'aide. Il tient compte des particularités régionales pour accompagner au mieux les professionnels du secteur équin.

La PAC 2023-2027 encourage une agriculture plus durable et performante. Chaque éleveur doit se saisir de ces nouvelles opportunités. Rapprochez-vous de votre région pour connaître les aides disponibles et construire un projet solide, adapté à votre exploitation et à vos ambitions. L'avenir de l'élevage se dessine dès aujourd'hui !

Conclusion

La Politique Agricole Commune (PAC) se révèle être un outil puissant pour l'élevage de demain. Elle accompagne les éleveurs dans la modernisation de leurs exploitations, la transition écologique et la pérennisation de leurs revenus. En maîtrisant les dispositifs d'aide, du premier au second pilier, les professionnels de l'élevage peuvent construire un avenir plus durable et performant. L'enjeu est désormais d'adapter son exploitation aux nouvelles exigences de la PAC, en tenant compte des spécificités régionales et des opportunités offertes par chaque mesure. L'information et la proactivité seront les clés pour optimiser les demandes d'aides et s'inscrire pleinement dans une agriculture responsable et prospère. Et vous, comment envisagez-vous l'intégration de ces changements dans votre exploitation ? Quelles sont vos perspectives pour l'avenir de l'élevage ?