Conjuguer sport & agriculture : c'est possible ?

Pour beaucoup, l’agriculture et le sport vont de pair : le travail de la terre et l’élevage impliquent une dévotion physique et mentale des professionnels ! 

Mais ce n’est pas si évident… Entre emploi du temps chargé, gestes répétitifs, et émotions fluctuantes, les métiers du secteur agricole demandent une charge de travail considérable et peuvent parfois prendre le pas sur le bien-être. En celà, intégrer une activité sportive saine et régulière dans sa routine, en parallèle de son activité, ne peut s’avérer que bénéfique pour l’agriculteur. Dans cet article, on vous donne les clés pour réussir à conjuguer sport et agriculture ! 

Casser le mythe du « métier-sport »

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, travailler sur une ferme ne remplace pas le sport. Les journées sont longues et physiques oui, mais elles sollicitent toujours les mêmes mouvements et les mêmes zones du corps. Résultat : l'apparition de tensions chroniques, de la fatigue nerveuse et des risque d’usure précoce. Un cocktail qui a souvent du mal à passer...  

Pauline Garcia, éleveuse de vaches allaitantes dans le Cantal, l’a constaté après plusieurs années : malgré un quotidien actif, elle souffrait de douleurs répétées. Elle a donc décidé de se faire accompagner par Sébastien, coach sportif et ancien maçon. Les deux ont mis en place des exercices de renforcement et d’assouplissement, ce qui a permis à l'éleveuse d'avoir plus d’énergie dans ses tâches quotidiennes et une meilleure récupération.

L'expérience de Pauline rappelle que même les métiers physiques nécessitent un entretien ciblé des zones mobilisées au quotidien ! Les étirements, le renforcement musculaire ou le cardio permettent de limiter les douleurs sur le long terme et d'optimiser la productivité. Au-delà du corps, le sport agit aussi sur l’esprit en stimulant la dopamine et la sérotonine, des hormones qui améliorent le moral et aident à faire face au stress.

Faire du sport un exutoire indispensable

Quand la ferme monopolise tout le temps et toute l’attention de l'agriculteur, il est essentiel d’avoir un espace où souffler et récupérer. Pour certains, le sport s'avère être un réel moteur d’épanouissement personnel, et professionnel par extension. Eleveur bovin laitier en Isère, Jérémy Licini a trouvé cet exutoire dans le truck trial. Cette discipline (peu commune, n'est-ce pas ?) consiste à franchir des parcours extrêmes en pleine nature au volant de camions spécialement préparés pour la pratique. Entre les compétitions et les entraînements, il partage ses aventures sur les réseaux sociaux, où il rassemble près de 30 000 abonnés sous le pseudonyme Envoidulourdtonton. 

« Quand je monte dans mon camion, je change de monde », explique-t-il. Son activité lui apporte un équilibre et nourrit son envie de se dépasser au quotidien : il rappelle que même dans un métier prenant, il est primordial de se consacrer à une activité qui fait vibrer ! 

Organisation et régularité : les clés de l’équilibre

Une question reste en suspend : comment trouver le temps  de tout concilier ? En effet, les journées d’éleveur sont imprévisibles et les imprévus sont fréquents. Pourtant, ceux qui parviennent à trouver un équilibre entre ces deux mondes ont un point commun : l’organisation.  Joël Piganiol, éleveur de vaches limousines dans le Cantal et président de la FDSEA, s’est tourné vers une autre forme d’extrême : l’ultra-trail. Après une longue carrière de footballeur, il a trouvé dans la course de très longue distance un nouveau terrain de jeu et de dépassement.

Il a participé à des courses mythiques telles que l’ultra-Trail du Mont-Blanc ou la Diagonale des fous à La Réunion. Pour lui, « Courir pendant plus de 160 km, c’est se confronter à soi-même, apprendre à gérer la douleur et l’incertitude ». Le sport, chez Joël, est autant une source de confiance qu’un outil de résilience. Il planifie ses entraînements comme des rendez-vous incontournables, au même titre que les soins aux animaux ou les déplacements professionnels. « Rien n’est jamais parfait, mais sans discipline, on n’y arrive pas », dit-il.

Les parcours de Pauline, Jérémy et Joël montrent que sport et agriculture ne sont pas antithétiques !. Qu'il s'agisse d'activités physiques douces ou de sports plus extrêmes, l'essentiel est d’oser faire le bilan, s'écouter et intégrer ces moments dans un quotidien souvent prenant.  Alors, peu importe votre niveau ou votre emploi du temps : commencez à votre rythme, sans pression. Conjuguer agriculture et sport, c’est avant tout choisir de prendre soin de soi, pour durer et rester passionné.