Les essentiels du Sommet de Élevage : mercredi 8 octobre

Publié le 7 octobre 2025 par Sophie Chatenet

Le Maroc en force au Sommet

La délégation du Maroc emmenée par son ministre de l'Agriculture au Sommet de l'Elevage.La délégation du Maroc emmenée par son ministre de l'Agriculture au Sommet de l'Elevage.

La délégation marocaine a visité, hier, le Sommet de l'Elevage en présence notamment de Monsieur Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Une convention de partenariat entre le Maroc et la France autour de l'amélioration de l'élevage marocain ovin-caprin a été signée, hier matin. 






Les éleveurs marocains ont visité le temple de la génétique ovine à Fedatest en Haute-Loire

Visite du site de Fedatest en Haute-Loire des éleveurs marocains.Visite du site de Fedatest en Haute-Loire des éleveurs marocains.


Le Maroc est l'invité d'honneur du Sommet de l'élevage 2025. Lundi, la délégation marocaine a participé à plusieurs visites d'élevages, dont celle du site génétique et expérimental de Paysat-Bas à Mazeyrat d'Allier en Haute-Loire. Cette visite avait lieu la veille de la signature d'une convention de partenariat entre la France et le Maroc et plus précisément entre l'ANOC (Association nationale Ovine et Caprine) du Maroc, l'Organisme de Sélection ROM Sélection, la Chambre régionale d'agriculture AURA et la Chambre d'agriculture de l'Isère (partenaire historique). Le premier point de la convention porte sur la réadaptation des systèmes d'élevage pour reconstituer les élevages marocains, et aller vers l'autosuffisance et la résilience des cheptels face aux enjeux climatiques notamment. Le deuxième volet vise à actualiser les programmes de sélection sur les races locales du Maroc, et c'est là que la visite du centre de Fédatest, sous la conduite du Président Dominique Pauc, de l'ancien président Jean-Luc Chauvel et du Directeur Lionel Boyer, prenait toute sa dimension. La délégation, composée de plusieurs membres du Ministère de l'Agriculture du Maroc (dont Assan Agdim Chef de Division de la Filière animale), et des Directions régionales de l'agriculture, autour du Président de l'ANOC, s'est montrée très intéressée par le fonctionnement du Site de Paysat-Bas et a profité de l'occasion pour s'informer sur l'organisation, le financement, la gouvernance, les orientations…La convention porte aussi sur l'appui à la filière caprine du nord du Maroc autour de la production de lait, de la transformation, de la distribution ; un axe travaillé avec le Lycée agricole du Pradel en Ardèche. Quatrième volet : renforcer l'enseignement professionnel de tous les métiers de l'élevage. Et enfin, le cinquième point s'intéresse à la coopération sud-sud, entre le Maroc et d'autres pays africains. Ce projet de partenariat s'inscrit pour 2 ans minimum, avec un budget global de 900 000 euros environ financé par des fonds nationaux marocains et français et de l'autofinancement des partenaires. La délégation marocaine comme les responsables de Fédatest se félicitent de ce programme et profitent de cette visite du Centre pour asseoir leur partenariat à travers des échanges d'expériences.

Décarbonation : quel moteur pour l'élevage herbager ?

 Conférence de Jean-Marc Jancovici au Sommet de l'Elevage.Conférence de Jean-Marc Jancovici au Sommet de l'Elevage.Salle comble, hier au Sommet pour la conférence de Jean-Marc Jancovici président et fondateur du Shift Projet sur l’élevage bas carbone. Qu'il le veuille ou non, l'élevage français va devoir se décarboner : au-delà de la seule question climatique, c'est un autre déterminant, sa dépendance à des énergies fossiles en voie de contraction, qui va l'imposer. Mais plutôt que subir cette décarbonation, autant la piloter. C'est le message porté ce mardi par Jean-Marc Jancovici (le père du bilan carbone), à la tête du think tank The Shift Project, lors d'une conférence qui a fait le plein mardi au centre des congrès. Et les agriculteurs y sont prêts comme l'a montré la grande consultation lancée par le think tank et à laquelle 8 000 d'entre eux ont répondu en ligne, prêts... à la condition que cela ne dégrade pas davantage encore leur situation économique. Comment ? Le scénario promu est celui de la « conciliation », répondant à la fois à l'objectif de réduction des émissions carbone assignée à ce secteur, de non concurrence avec les surfaces nécessaires à l'alimentation humaine, et de résilience énergétique enfin. Dans ce scénario, l'élevage herbager a des atouts à faire valoir à plusieurs conditions : réduire ses effectifs à un rythme cependant moindre que la décapitalisation actuelle (soit – 1 %/an), tripler les surfaces consacrées aux légumineuses, déployer des pratiques favorables (diminuer le nombre d'animaux improductifs, mieux valoriser les effluents...) et stopper le déstockage de carbone issu du retournement des prairies. A condition aussi, ont nuancé les responsables professionnels autour de la table – Patrick Bénézit (FNB), Yannick Fialip (Sidam), David Chauve (Chambre agriculture 63), de rémunérer ces services climatiques et l'existant tout comme la valeur des produits issus de ce modèle dans le prolongement des lois Egalim, mais aussi d'être accompagnés par une volonté politique affirmée qui protège cet élevage vertueux.

La fresque pour l'élevage herbivore est lancée

La fresque de l'élevage herbivore a été lancée hier au Sommet.La fresque de l'élevage herbivore a été lancée hier au Sommet.

Sous le haut-patronage de Jean-Marc Jancovici, la fresque de l'élevage herbivore a été officiellement lancée au Sommet, hier en fin de matinée. Conçue par le Sommet de l’Elevage, les Shifters Auvergne, Vet Agrosup et Inrae, cette fresque est un outil pédagogique de sensibilisation et d’intelligence partagée qui permet de comprendre la complexité des enjeux environnementaux et sociaux de l’élevage, d’identifier des leviers pour promouvoir et favoriser les pratiques les plus durables et de favoriser le dialogue entre acteurs.

Les sénateurs de la commission économique en visite 

Les sénateurs en visite au Sommet de l'Elevage.Les sénateurs en visite au Sommet de l'Elevage.

Une délégation de sénateurs de la Commission économique, accompagnée par Jacques Chazalet et Michèle Boudoin du Sommet de l'Elevage, a été à la rencontre des acteurs du secteur agricole, hier en début de matinée. Etaient notamment présents : Dominique Estrosi-Sassone, Présidente de la Commission et Sénatrice des Alpes-Maritimes (LR), Yves Bleunven, Sénateur du Morbihan (UC), Jean-Marc Boyer, Sénateur du Puy-de-Dôme (LR), Martine Berthet, Sénatrice de la Savoie (LR), Guislain Cambier, Sénateur du Nord (UC), Daniel Fargeot, Sénateur du Val-d’Oise (LR), Gérard Lahellec, Sénateur des Côtes-d’Armor (CRCE-K), Anne-Catherine Loisier, Sénatrice de la Côte-d’Or (UC) et Marie-Lise Housseau, Sénatrice du Tarn (UC). 

Le public au rendez-vous de cette première journée sous le soleil

Il y avait du monde hier au Sommet de l'Elevage.Il y avait du monde hier au Sommet de l'Elevage.

Pour cette première journée du Sommet, sous un soleil radieux, le public était nombreux à découvrir les multiples stands en intérieur comme en extérieur. Aujourd’hui, les festivités continuent avec parmi les temps forts : le concours comtois du côté des équins, l’intérrégional texel et ile de France dans le hall ovins, sans oublier la première partie de la traditionnelle remise des prix des Fermiers d’Or.

Farming simulator : A vos manettes !

Le challenge Farming Simulator continue aujourd'hui. Rendez-vous Hall 3.Le challenge Farming Simulator continue aujourd'hui. Rendez-vous Hall 3. 

Comme il l’avait fait au salon international de l’agriculture et au SPACE, le Farming Simulator Tour est de passage au Sommet de l’élevage. Cela se passe dans le hall 3. Initié par la FNSEA en partenariat avec la race limousine, ce challenge virtuel autour de la célèbre « map » du jeu vidéo s’adresse aux jeunes des lycées agricoles. Leur mission consiste à charger le plus vite possible des bottes de paille sur un char. Il est possible de jouer aussi en ligne en s’inscrivant au challenge sur : https://cdffs.fr/. Les qualifications se termineront le 12 octobre prochain avec une finale nationale prévue le 8 novembre au pôle de Lanaud en Haute-Vienne. Que le meilleur gagne !

Un concours souwthdown de haute-volée

Le concours de la race southdown s'est déroulé hier après-midi.Le concours de la race southdown s'est déroulé hier après-midi.

Présente en France depuis l’exposition universelle de Paris de 1855, la race southdown est à l'honneur du Sommet. Quarante-huit animaux étaient sur le ring hier après-midi pour le concours de la race conduit par deux juges anglais et l’association Southdown France. Un concours de grande qualité pour les 170 ans de présence de la Southdown en France. On parlait anglais du côté du ring ovins hier au Sommet. Et pour cause, pour juger les 48 brebis et béliers Southdown en lice pour le concours de la race, les deux juges étaient anglais. Introduite en France par le comte de Bouillé en 1855 à l'occasion de l'exposition universelle de Paris, la race Southdown est en effet originaire du Sud de l'Angleterre (Sussex). Très présente dans les élevages ovins français dans les années soixante où on en dénombrait près de 600 000, la race est aujourd’hui menacée. Aujourd’hui, l’association française des éleveurs de Southdown s’attache à maintenir la race, sa génétique et ses standards de qualité. Pour le 170e anniversaire de la présence de la race en France, l’association avait réuni mercredi 7 octobre au Sommet quarante-huit brebis et béliers en provenance d’une dizaine d’élevages. Pour juger ces animaux rustiques aux grandes aptitudes bouchères, deux juges anglais étaient aux manettes. Michèle Boudoin, présidente de la Fédération Nationale Ovine (FNO) et Patrick Soury, président d’Interbev ovins étaient également présents. « C’est une chance pour nous de pouvoir présenter des ovins en 2025 au Sommet après deux années difficiles, a rappelé la présidente de la FNO. Le Sommet permet de mettre en avant l’excellence de la génétique française ». Patrick Soury a souligné pour sa part l’importance du travail conduit par les éleveurs sur la génétique et la nécessaire transmission de ces savoirs pour assurer la souveraineté de l’élevage français. A l’issue du concours et de la présentation des éleveurs propriétaires, quatre prix de sections ont été remis ainsi que trois prix de championnat et un prix d’ensemble.


Les producteurs de lait refusent toute baisse de prix

De gauche à droite : Yoann Barbe, Stéphane Joandel, Nicolas Arpin et Eric Richard.De gauche à droite : Yoann Barbe, Stéphane Joandel, Nicolas Arpin et Eric Richard.

« La collecte laitière française reste globalement stable (+0,5 % sur 12 mois glissants à fin juin 2025). Le prix du lait français reste en retrait par rapport à ses voisins : 49 €/1 000 l de moins que l’Allemagne, 93 € de moins que l’Italie, et 79 € de moins que les Pays-Bas. Le prix du lait français ne peut pas baisse. Ce serait une aberration au regard des marchés et des besoins en investissement dans nos fermes ! ». Pour Stéphane Joandel, président de la section régionale laitière et secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), pas question pour les producteurs de lait de se faire enfermer dans une nouvelle guerre de prix. Depuis trois ans, les marchés du beurre se sont envolés, pour autant, les producteurs estiment ne pas avoir bénéficiés pleinement de cette embellie et à l’heure où ces derniers semblent en repli, « pas question d’être à nouveau la variable d’ajustement ».  Alors que les négociations commerciales pour 2026 s’ouvriront prochainement, les éleveurs attendent un vrai sursaut. « Au regard d’Egalim, en 2026, c’est + 4,3% de hausse de prix que nous sommes en droit de réclamer. Ce n’est pas aux producteurs de payer le manque de compétitivité de l’industrie laitière française », résume Yoann Barbe, président de la FNPL. Sur la DNC, Nicolas Arpin, éleveur en Haute-Savoie a témoigné de sa douloureuse expérience de voir son troupeau abattu les 7 et 10 juillet. « On ne peut être préparé à ce genre de choses ». Au-delà du traumatisme, l’éleveur reconnaît une solidarité sans faille du réseau FDSEA-JA. La perte économique est immense. « Nous attendons de vraies réponses des pouvoirs publics. Il n’est pas possible de repeupler un troupeau de vaches laitières en seulement trois mois. Des solutions concrètes pour déplacer les animaux au plus vite sont nécessaires », insiste Stéphane Joandel.

Prédation : prélever davantage pour limiter les attaques de loup

 La préfète de région Auvergne-Rhône-Alpes était au Sommet hier.La préfète de région Auvergne-Rhône-Alpes était au Sommet hier.

Si la profession agricole a obtenu récemment la facilitation des tirs de défense en cas d’attaques de loup, pour Claude Font, secrétaire général de la FNO en charge du dossier prédation, l’Etat doit aller plus loin. C’est en substance, le message qu’il a adressé au préfet référent du plan national loup, Jean-Paul Celet et à Fabienne Buccio, préfète de la région Auvergne-Rhône, et préfète coordinatrice sur le loup. En clair, les éleveurs réclament la transposition en droit national du déclassement du loup d’espèce strictement protégé à espèce protégée obtenu récemment à Bruxelles, et une augmentation des taux de prélèvements « car la population estimée de loups ne reflète pas la réalité de la prédation puisque les attaques ont augmenté de 25% cette année ».

Les sites remarquables du goût présents pour la première fois au Sommet

Les acteurs des sites remarquables du goût aux côtés du vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes en charge de l'agriculture et de son directeur.Les acteurs des sites remarquables du goût aux côtés du vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes en charge de l'agriculture et de son directeur.

La Fédération nationale des sites remarquables de goût dispose pour la première fois d’un stand au Sommet. Vous les retrouverez dans le Hall d’accueil. « L’idée est de faire connaître les soixante-dix sites que compte notre association et de donner envie à des filières de produits du terroir de nous rejoindre », explique Christian Rocca, coordinateur de la fédération (sur la photo aux côtés notamment de Jean Jallat, Olivier Amrane, vice-président de la Région en charge de l’agriculture et de son directeur, Carlo Caschetta). Pour intégrer le cercle des sites remarquables du goût, Vincent Phlipaux, viticulteur en Champagne et président de la fédération rappelle les fondamentaux : « Tout part du territoire et d’un collectif qui dispose d’un produit emblématique de qualité qui se mange ou se boit, bénéficiant d’une histoire et d’une notoriété ». Auvergne-Rhône-Alpes rassemble dix-sept sites remarquables du goût, parmi lesquels les champs d’ail de Billom dans le Puy-de-Dôme, la viande salers dans le Cantal ou encore la Chataîgneraie de Privas en Ardèche. C’est d’ailleurs dans cette ville que la fédération devrait tenir son assemblée générale en 2026.