Le Comptoir des éleveurs

Publié le 23 septembre 2022

Sécheresse : irrigation et réserve d'eau chez Gilles VK

Face à la sécheresse, faut-il stocker l'eau de pluie en hiver pour assurer l'irrigation en été ? J'étais chez @gillesvk agriculteur du Loiret aux deux saisons. Sa réserve d'eau, je l'avais découverte grâce à sa chaîne YouTube et j'avais envie de me faire une idée sur le terrain. Grâce à sa retenue d'eau de 45 000 m3, il peut irriguer 25 ha de maïs et 5 ha d’oignons. En plein débat sur les méga-bassines et face au changement climatique, la question se pose : Faut-il multiplier les réserves d'eau ? Et quelles sont les solutions complémentaires ? En ouvrant la porte de son exploitation et en montrant sa solution, Gilles permet d'y voir plus clair et aide à se forger son opinion. Abonnez-vous à mes vidéos sur l'agriculture en cliquant ici : www.youtube.com/PierreGirardOfficiel//?sub_confirmation=1 En vous abonnant à la chaîne, vous rejoignez aussi la communauté de celles et ceux qui savent que l’agriculture est porteuse de solutions, pas seulement de problèmes. --------------------------------------------------------------------- Suivez-moi : http://www.instagram.com/pierre_girard http://www.facebook.com/PierreGirardjournaliste http://www.twitter.com/artepierre #TousTerriens --------------------------------------------------------------------- Quelques infos supplémentaires : Les critiques sont nombreuses à l’égard des retenues d’eau : elles sont l’accaparement d’un bien collectif (l’eau), elles prélèvent une ressource limitée, dont dépendent aussi le débit des cours d’eau, l’approvisionnement des foyers, des entreprises, des centrales nucléaires, elles accentuent l’artificialisation des sols, elles risquent de maintenir les nappes souterraines à un niveau bas toute l’année (et pas seulement en été), elles favorisent les cultures d’été, qui ont besoin d’eau au moment où il y en a le moins. Non couvertes et avec l’arrosage en pleine journée, une partie de cette eau est également perdue par évaporation. En France, la majorité du maïs (plus de 80%) est destinée à l’alimentation animale : en fourrage pour les poulets, les canards et certains élevages bovins et porcins. Gilles fait exception : sa production est destinée à la consommation humaine. Malgré tous les points critiques, le changement climatique et la multiplication des épisodes de sécheresse oblige l’agriculture à trouver des solutions pour continuer à produire. Car il n’y a pas d’agriculture sans eau et les réserves d’eau font partie de ces solutions. Sur les données scientifiques qui alimentent le débat pour ou contre les retenues d’eau et l’irrigation, je vous invite à lire le très bon thread de Terre à Terre sur Twitter : https://twitter.com/TerreTerre13/status/1560970341979226112 Les infos de Terre à Terre ainsi que les réponses montrent bien la complexité et le caractère politique du sujet. Je vous invite aussi à voir cette vidéo sur la position de la Confédération paysanne : « Méga-bassines : Un hold-up sur l’eau » : https://www.youtube.com/watch?v=Hn29K1QGRNE Elle est réalisée par Isalia Crosson (Terre Nourricière) et j’ai utilisé deux plans courts qu’elle a tournées pour cette vidéo. Les agriculteurs qui irriguent, comme Gilles, sont une toute petite minorité en France. Mais en nette augmentation : 5,8% des surfaces agricoles étaient irriguées en 2010. Elles sont déjà 7,3% en 2020, selon les données de France Nature Environnement. Il existe deux grands types de réserves d’eau : ⁃ Les réserves qui pompent dans une nappe (c’est le cas des fameuses « méga-bassines » dont on parle beaucoup, notamment autour du marais poitevin) ; ⁃ et celles qu’on appelle les retenues collinaires, alimentées uniquement par le ruissellement d’eau de pluie. Chaque retenue a un impact sur l’environnement et sur la quantité d’eau disponible par ailleurs. Depuis 2010, avant toute nouvelle construction de réserve d’eau, il est obligatoire de réaliser une étude pour l’évaluer. Notamment l’effet sur le remplissage des nappes, des cours d’eau et des zones humides. Dans le cas d’une retenue comme celle de Gilles, les scientifiques que j’ai consultés m’ont expliqué que cet impact était "relativement limité". Mais que si on multiplie les retenues, les effets s’additionnent. Il faut donc aussi changer le système agricole en profondeur : utiliser des équipements d’irrigation plus performants, changer de cultures et de variétés, faire évoluer le système. Avec de meilleures rotations de cultures, par exemple, ou en optant pour la conservation des sols, qui peut faire gagner 10% à 15% d’eau, grâce à un sol qui stocke et distribue mieux l’eau. ------------------------------------ 0:00 stocker l’eau l’hiver pour irriguer l’été 0:38 sécheresse et irrigation chez Gilles VK 1:01 sols secs en été 1:39 culture du maïs et sécheresse 3:05 eau et fécondation du maïs 4:16 terres hydromorphes en hiver 5:07 réserve d’eau 5:43 méga-bassines et retenues collinaires 6:33 retenue et système d’irrigation 8:03 adaptation à la sécheresse 9:37 solution face au changement climatique ?
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