Santé et alimentation : le rôle central de l'agriculture
Dans une époque marquée par une prise de conscience accrue des enjeux de santé publique et de développement durable, l'alimentation se positionne au cœur des débats. Les collectivités et territoires, conscients de l'impact direct de l'alimentation sur la santé, s'engagent de plus en plus dans des actions visant à promouvoir une alimentation saine et durable. Au cœur de cette alimentation se trouve l'agriculture, un secteur souvent sous-estimé mais essentiel dans la promotion de la santé à travers le monde. Explorons le lien indissociable entre santé, alimentation et agriculture, soulignant l'importance cruciale de pratiques agricoles durables et responsables pour notre bien-être global.
L'importance de l'alimentation dans notre santé
Notre alimentation détermine la qualité des nutriments que nous apportons à notre corps. Une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes, céréales complètes et protéines de qualité, est fondamentale pour maintenir notre organisme en bonne santé. Elle permet de prévenir de nombreuses maladies chroniques telles que l'obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et certains types de cancer. Face à ce constat, le Programme National de l'Alimentation et de la Nutrition (PNAN) vise à garantir à chaque citoyen un accès à une alimentation sûre, diversifiée, de qualité gustative et nutritionnelle, produite de manière durable.
L'agriculture, en tant que fournisseur de ces aliments, joue donc un rôle prépondérant dans la promotion de la santé publique.
Le rôle de l’agriculture sur l’alimentation et la santé
Le concept de Nexus, qui met en avant l'interconnexion entre la santé, l'alimentation, l'agriculture et l'environnement, est au cœur des discussions sur le développement durable. Cette approche intégrée est essentielle pour comprendre les impacts complexes et souvent interdépendants de nos choix alimentaires, de nos pratiques agricoles et de notre gestion de l'environnement sur la santé publique.
L'agriculture influence de manière significative la qualité, la disponibilité et la diversité des aliments sur nos tables. Les méthodes de culture, de récolte, de traitement et de distribution des produits agricoles peuvent affecter leur valeur nutritionnelle et leur impact sur la santé. Par exemple, l'agriculture biologique, qui interdit l'usage de pesticides et d'engrais chimiques, offre des produits plus sains et réduit les risques pour la santé associés à ces substances.
Une approche multicritère, évaluant à la fois les bénéfices et les risques, est nécessaire pour améliorer la qualité des aliments et des régimes alimentaires. Cela inclut une meilleure prise en compte des modes de production agricoles et industriels dans l'évaluation des impacts sanitaires et environnementaux des régimes alimentaires.
Vers une agriculture durable
En choisissant cette voie, on note la nécessité de mieux mesurer les expositions et les dangers associés aux contaminations, ainsi que de quantifier les risques pour la santé humaine. Il est crucial d'explorer les relations entre l'agriculture, la dynamique des écosystèmes et la santé humaine pour développer des pratiques agricoles plus durables et moins nocives.
La transition vers une agriculture durable est impérative pour soutenir une alimentation saine et préserver l'environnement. Une agriculture durable vise à produire des aliments de manière à protéger les ressources naturelles, à minimiser l'impact environnemental et à assurer le bien-être économique et social des agriculteurs. Elle encourage les pratiques telles que :
- la rotation des cultures,
- l'agroforesterie,
- l'utilisation rationnelle de l'eau
- et la conservation des sols.
Ces pratiques non seulement améliorent la qualité des produits agricoles mais contribuent également à la lutte contre le changement climatique, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en augmentant la biodiversité.
La loi Egalim comme catalyseur
La loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, communément appelée loi EGalim, a marqué un tournant décisif dans la politique alimentaire française. Adoptée en 2018, cette législation vise principalement à assurer une rémunération équitable des producteurs, améliorer la qualité sanitaire, environnementale et nutritionnelle des produits, et garantir une alimentation saine, sûre et durable pour tous. Elle s'engage par ailleurs en faveur du bien-être animal et dans la réduction de l'utilisation du plastique dans l'alimentation.
En fixant l'objectif d'atteindre au moins 50 % de produits durables ou sous signes d'origine et de qualité dans la restauration collective publique pour 2022, et en intensifiant la lutte contre le gaspillage alimentaire, cette loi a posé des jalons importants pour l'avenir de l'alimentation en France. Parmi les mesures concrètes déjà mises en œuvre ou prévues, la loi interdit depuis le 1ᵉʳ janvier 2020 l'utilisation de certains ustensiles en plastique à usage unique. Elle impose aussi, depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, que la restauration collective publique offre au moins 50 % de produits durables et de qualité, dont 20 % de produits issus de l'agriculture biologique. Ces produits doivent répondre à des critères stricts, tels que les appellations d’origine protégée, le Label Rouge, ou encore l’écolabel Pêche durable.
La loi a aussi renforcé les règles commerciales, en augmentant de 10 % le seuil de revente à perte pour les produits alimentaires et en encadrant strictement les promotions, pour lutter efficacement contre le gaspillage alimentaire. Elle a suspendu l'utilisation du dioxyde de titane dans les produits alimentaires et vise à améliorer les revenus des agriculteurs par une meilleure répartition de la valeur ajoutée et une inversion de la construction du prix.
D'ici à 2025, les contenants plastiques utilisés pour la cuisson, le réchauffe et le service dans la restauration scolaire devront être éliminés, marquant une étape supplémentaire vers une alimentation respectueuse de l'environnement et de la santé des consommateurs.
Ces initiatives reflètent l'engagement des collectivités et des acteurs du secteur alimentaire à transformer les pratiques, en privilégiant une approche qui favorise à la fois l'environnement, la santé publique et l'économie locale. La loi EGalim se positionne ainsi comme un catalyseur essentiel pour l'avenir de l'alimentation en France, en promouvant une agriculture de proximité, de qualité, et en sensibilisant à l'importance d'une alimentation saine et durable.
L'impact de l'agriculture sur la sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire, définie comme l'accès de tous, en tout temps, à une alimentation suffisante, sûre et nutritive, est directement liée à l'agriculture. Les défis tels que le changement climatique, la dégradation des sols et la perte de biodiversité menacent la capacité de l'agriculture à fournir les aliments nécessaires à la population mondiale croissante. Adopter des pratiques agricoles durables est donc essentiel pour garantir la sécurité alimentaire future et pour fournir une alimentation saine à tous.
La notion de "Nutrition-sensitive agriculture" (agriculture sensible à la nutrition) relie directement l'agriculture à la santé, en interrogeant les capacités des systèmes de production agricole à répondre aux besoins alimentaires des populations en termes de quantité, de variété et de qualité nutritionnelle. Cette approche est fondamentale pour assurer la sécurité alimentaire et promouvoir une alimentation saine à l'échelle mondiale.
L'alimentation durable ne concerne pas seulement la production alimentaire, mais aussi les choix de consommation. Adopter une consommation de viande plus raisonnée et augmenter celle de fruits et légumes peut diminuer le risque de maladies chroniques et réduire l'empreinte écologique de notre alimentation. L'agriculture joue un rôle clé dans la facilitation de ces choix alimentaires durables en fournissant une variété d'aliments sains et respectueux de l'environnement. Il est temps de reconnaître l'importance cruciale de l'agriculture dans notre vie quotidienne et de soutenir les efforts vers une production alimentaire plus saine et plus équitable.
Cet article a été concocté par Pauline