Les défis de l'installation des jeunes agriculteurs
Dans le panorama changeant de l'agriculture française, les jeunes agriculteurs sont de moins en moins représentés. On décomptait 9 533 jeunes installés en agriculture (moins de 40 ans) en 2017 contre 13 407 en 1997. Face aux défis environnementaux, économiques et sociaux, ils sont pourtant à même d’apporter un nouveau souffle, marqué par l'innovation et la durabilité.
Alors, quels sont les défis auxquels ces nouveaux acteurs de l'agriculture française sont confrontés ? Quels sont les dispositifs existants pour aider à l'installation des jeunes agriculteurs en France ?
Les difficultés de l'installation des jeunes agriculteurs
L'installation des jeunes agriculteurs en France n'est pas sans obstacles. Le premier défi est l'accès au foncier, souvent coûteux et limité. Selon la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), le coût élevé des terres agricoles représente un frein majeur pour les nouveaux entrants. Trouver des terres agricoles à un prix abordable reste un défi majeur, surtout dans les régions où la pression foncière est forte, notamment près des zones urbaines. De plus, la complexité administrative et la recherche de financements constituent des étapes ardues, mais essentielles.
Heureusement, des aides comme la Dotation Jeune Agriculteur (DJA) et le top-up jeune offrent un soutien financier crucial, adapté aux besoins spécifiques des jeunes agriculteurs.
Des aides diversifiées pour une installation réussie
Des aides spécifiques sont mises en place par l'État et les collectivités locales pour soutenir les jeunes agriculteurs. Ces aides peuvent prendre la forme de subventions directes, de garanties de prêts ou de dispositifs fiscaux avantageux. Ces mesures, combinées à des exonérations sociales, facilitent grandement les premières années d'activité. Voici une sélection des plus importantes :
- Top-up jeune : Revalorisation des Droits à paiement de base (DPB) d'environ 90 euros par hectare, jusqu'à 3 000 euros par an pendant les 5 premières années, pour les moins de 40 ans avec un niveau bac minimum.
- Dotation Jeune Agriculteur (DJA) : Aide à la trésorerie, versée en deux temps (80 % la première année, 20 % en 5ᵉ année), avec un montant variant selon la zone géographique.
- Exonérations Fiscales : Abattement de 100 % la première année sur la part de bénéfice imposable, puis dégressif sur les 4 années suivantes, sous certaines conditions.
- Exonération de la Taxe sur le Foncier Non Bâti (TFNB) : Dégrèvement automatique de 50 % de la taxe foncière sur les propriétés non bâties, pouvant être complété par les communes.
- Exonérations Sociales : Exonération partielle et dégressive des cotisations sociales pendant les 5 premières années.
- Critères d’Éligibilité aux Aides : Moins de 40 ans, première installation, capacité professionnelle agricole et exploitation avec une Production brute standard (PBS) dans certaines limites.
L'Union Européenne, à travers la Politique Agricole Commune (PAC), propose également des subventions pour aider les jeunes agriculteurs à s'installer. Les jeunes agriculteurs peuvent également bénéficier d'aides spécifiques à leur région ou département. Le Point Accueil Installation est une ressource précieuse pour s'informer sur ces aides locales.
Les Chambres d'Agriculture et d'autres organismes peuvent fournir un accompagnement essentiel pour aider les jeunes agriculteurs à comprendre et à gérer ces démarches.
Le rôle clé des partenariats bancaires
Les jeunes agriculteurs, souvent moins expérimentés, peuvent rencontrer des difficultés pour convaincre les banques et les organismes de financement de la viabilité de leurs projets. Des institutions comme le Crédit Agricole jouent un rôle essentiel, en proposant des solutions de financement adaptées aux jeunes agriculteurs. Ces offres comprennent des prêts avec des conditions flexibles, des solutions assurantielles, et des outils pour développer les circuits courts et l'e-commerce.
Le financement participatif : une nouvelle voie
Le financement participatif, à travers des plateformes comme MiiMOSA et Lendosphère, ouvre de nouvelles perspectives. Ces initiatives permettent non seulement de collecter des fonds, mais aussi de tisser un lien direct entre agriculteurs et consommateurs, favorisant une agriculture plus proche et plus transparente.
L’autre défi des jeunes agriculteurs : innover pour une agriculture durable
En plus des défis pratiques liés à leur installation, les jeunes agriculteurs rencontrent d’autres problématiques inhérentes à notre époque comme les défis environnementaux et technologiques.
- Adaptation aux changements climatiques : Les jeunes agriculteurs doivent intégrer les enjeux environnementaux dans leurs pratiques. Adopter des pratiques agricoles plus durables, telles que l'agroécologie, la permaculture, ou encore l'agriculture biologique. Ces méthodes, respectueuses de l'environnement, répondent également à une demande croissante des consommateurs pour des produits sains et éthiques.
- Innovation technologique : L'adoption de nouvelles technologies est essentielle pour améliorer la productivité et la durabilité. L’agriculture de précision devient en ce sens de plus en plus convoitée par les nouveaux agriculteurs.
Pour les aider sur plusieurs aspects, des formations spécifiques sont proposées pour préparer les jeunes à la gestion d'une exploitation agricole.
Malgré les défis, de nombreux jeunes agriculteurs réussissent à s'installer et à prospérer. Leurs histoires, souvent méconnues, méritent d'être partagées. Elles inspirent et montrent que l'agriculture française est en pleine évolution, prête à relever les défis de demain.
Les jeunes agriculteurs en France sont les pionniers d'une agriculture plus responsable et durable. En dépit des obstacles, leur détermination et leur innovation ouvrent la voie à une agriculture respectueuse de l'environnement, économiquement viable et socialement équitable. Leur rôle est essentiel dans la construction d'un avenir agricole prometteur pour la France.
Cet article a été concocté par Pauline