L'union fait la force : Pourquoi l'organisation est essentielle pour l'avenir de l'apiculture

Publié le 28 août 2024 par Victor Berthon

Unissez-vous, Apiculteurs ! Les Chiffres qui Prouvent que l'Organisation est Cruciale pour l'Avenir de la Filière


Le secteur apicole français, bien qu'il ne représente qu'une petite fraction de l'agriculture nationale, se trouve à un tournant décisif. Avec seulement 5 620 apiculteurs possédant plus de 50 ruches, dont 2 018 ayant plus de 200 ruches, ces professionnels sont les véritables piliers de la production nationale de miel. En 2022, ces apiculteurs ont produit 21 173 tonnes de miel, soit 67 % de la production totale, tandis que les plus grands, ceux possédant plus de 400 ruches, ont contribué à hauteur de 11 509 tonnes. Ces chiffres montrent clairement que les apiculteurs de plus de 150 ruches sont essentiels pour répondre à la demande nationale.


Cependant, malgré l'importance de cette filière, les apiculteurs se trouvent face à une situation paradoxale : un secteur essentiel, mais divisé en sept syndicats nationaux, chacun avec ses propres intérêts et revendications. Les deux syndicats historiques, l'Union Nationale de l'Apiculture Française (Unaf) et le Syndicat National d'Apiculture (SNA), représentent ensemble plus de deux tiers des apiculteurs déclarés, soit environ 45 000 adhérents. Le SNA, par exemple, revendique 25 000 membres à travers 116 antennes départementales, tandis que l'Unaf en compte plus de 20 000 répartis dans près de 100 syndicats départementaux.


Malgré leur poids, ces syndicats peinent à s'unir sur les enjeux clés de la profession. Cette fragmentation est exacerbée par l'existence de deux syndicats spécialisés pour les professionnels : le Syndicat des Producteurs de Miels Français (SPMF) et la Fédération Française des Apiculteurs Professionnels (FFAP), qui ensemble, ne représentent que quelques centaines de membres. Le SPMF, par exemple, ne compte aujourd'hui qu'une poignée de dizaines d'adhérents après avoir perdu près de la moitié de ses membres au fil des années.


Cette dispersion des forces n'aide pas à affronter les défis colossaux qui pèsent sur le secteur. Depuis novembre dernier, l'Unaf a tiré la sonnette d'alarme sur la mévente de miel et l'accumulation inquiétante des stocks, une situation qui pourrait mettre en péril de nombreuses exploitations. À sa suite, la FNSEA, le plus grand syndicat agricole français, a également exprimé son inquiétude. Pourtant, malgré ces préoccupations partagées, les divisions persistent, ce qui affaiblit la capacité des apiculteurs à peser dans les négociations politiques et économiques.


Il est temps pour les apiculteurs, en particulier les jeunes qui s'installent, de prendre conscience de l'importance d'une organisation solide et unie. Le secteur a besoin d'une représentativité plus claire, capable de défendre efficacement les intérêts de tous, qu'ils soient professionnels ou amateurs. Les apiculteurs de plus de 150 ruches, qui représentent 67 % de la production, doivent prendre les rênes et s'engager activement dans les syndicats pour renforcer leur influence.


Les apiculteurs amateurs, bien que souvent perçus comme ayant moins d'impact économique, représentent également une part importante de la communauté. Avec 6 962 tonnes de miel produit par ceux possédant moins de 50 ruches, leur contribution n'est pas négligeable. Cependant, pour que l'apiculture française prospère, il est crucial que tous, professionnels comme amateurs, se regroupent sous une bannière commune pour affronter les défis.


L'unité dans la diversité, telle est la voie à suivre pour garantir la pérennité de la filière apicole. L'histoire récente nous montre que les victoires significatives, comme l'interdiction des néonicotinoïdes ou l'étiquetage des miels d'assemblage, ont été obtenues grâce à des efforts collectifs. Pourtant, ces victoires ne doivent pas masquer le besoin urgent de renforcer les structures syndicales existantes et d'améliorer la coordination entre elles.


Apiculteurs, il est temps de se lever et de s'unir. L'avenir de l'apiculture française en dépend. Ensemble, nous pouvons bâtir un secteur plus fort, plus résilient et plus représentatif.


Victor BerthonVictor Berthon


Source : Agra Presse