Maroc : 5 choses à savoir sur le pays à l’honneur 2025
En octobre prochain, le Sommet de l’Élevage mettra le Maroc à l’honneur. Un choix qui s’explique par la place centrale du royaume dans l’agriculture nord-africaine, son rôle stratégique dans les échanges agroalimentaires, mais aussi les défis communs qu’il partage avec la France : adaptation climatique, modernisation des exploitations et reconnaissance de la valeur du travail agricole.
Le Maroc est déjà bien connu pour organiser chaque année le Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), à Meknès. Véritable vitrine de l’agriculture africaine, cet événement attire plus de 900 000 visiteurs et plus de 1 500 exposants venus du monde entier. Le fait qu’il soit cette année pays invité d’honneur au Sommet de l’Élevage souligne encore davantage son poids dans les échanges agricoles internationaux.
Voici 5 clés pour mieux comprendre le Maroc agricole.
1. Un secteur agricole vital pour le pays
L’agriculture occupe une place essentielle dans l’économie et la société marocaines. Elle représente 11,7 % du PIB national et fait vivre directement ou indirectement plus d’un quart de la population active (27,8 %).
Dans les campagnes, plus de 70 % des habitants dépendent de l’agriculture et de la pêche pour leurs revenus, ce qui souligne son importance sociale et territoriale.
Le SIAM illustre parfaitement ce rôle : chaque année, il met en lumière les innovations agricoles, attire de nombreux investisseurs étrangers et donne de la visibilité aux petits producteurs marocains. C’est aussi un moment où se rencontrent décideurs, éleveurs et chercheurs pour définir les priorités du secteur.
2. Un élevage riche et diversifié
Avec près de 29,5 millions de têtes de bétail, l’élevage marocain occupe une place de choix dans l’économie agricole. Il représente 40 % de la valeur agricole nationale et assure l’emploi direct de 20 % de la population active.
- Ovins (20,7 millions) : races locales comme la Sardi, la Beni Guil ou la Dman, toutes régulièrement mises à l’honneur lors de concours au SIAM.
- Caprins (6 millions) : avec des races rustiques comme la Draa ou la Jbelia, mais aussi des races laitières importées.
- Bovins (3 millions) : composés de races locales rustiques (Brune de l’Atlas, Oulmès-Zaër) et de races importées sélectionnées (Holstein, Montbéliarde, Charolaise).
- Équins : le cheval Barbe et l’Arabe-Barbe, trésors du patrimoine marocain, ont eux aussi leur espace de valorisation au SIAM grâce à la SOREC.
3. Une agriculture plurielle
Le Maroc se caractérise par une agriculture à deux vitesses :
- D’un côté, une agriculture moderne et irriguée, tournée vers l’export (agrumes, tomates, fruits rouges, huile d’olive).
- De l’autre, une agriculture familiale et vivrière, où 70 % des exploitations font moins de 5 hectares.
Le SIAM illustre cette dualité : d’un côté les stands high-tech présentant drones, IA et semences de précision ; de l’autre, la mise en avant de coopératives rurales et de produits du terroir qui contribuent à la souveraineté alimentaire.
4. Des politiques agricoles ambitieuses
Le Maroc a engagé des stratégies de long terme :
- Plan Maroc Vert (2008–2020) : +60 % de PIB agricole, essor des exportations (huile d’olive +528 %, tomates +213 %).
- Génération Green 2020–2030 : 350 000 emplois agricoles visés, accès au foncier pour 1 million de jeunes, émergence d’une classe moyenne agricole.
Ces plans sont régulièrement décryptés lors du SIAM, qui sert aussi de plateforme de suivi et de communication des politiques agricoles du royaume.
5. Un pays face au défi climatique
Le Maroc est confronté à un stress hydrique croissant : moins de 1 000 m³ d’eau par habitant et par an, avec une pluviométrie en baisse (260 mm en 2022–2023 contre 328 mm deux ans auparavant).
Pour y faire face, le pays investit dans :
- l’irrigation localisée (goutte-à-goutte, déjà sur plus de 700 000 ha),
- le Plan National de l’Eau 2050,
- des cultures plus résistantes à la sécheresse,
- l’agroécologie et la rotation des pâturages.
Ces enjeux climatiques sont au cœur des débats organisés lors du SIAM, où chercheurs et décideurs discutent des stratégies d’adaptation pour la région.
Voici un article faisant part de la gestion de l'eau, priorité pour l'agriculture marocaine.
Le Maroc, pays invité d’honneur du Sommet de l’Élevage 2025, incarne à la fois une tradition pastorale millénaire et une modernisation rapide. Sa mise en lumière à Clermont-Ferrand fait écho à son rôle central déjà affirmé via le SIAM à Meknès, l’un des plus grands salons agricoles au monde.
Entre cheptels diversifiés, politiques volontaristes et défis climatiques, le Maroc se positionne comme un partenaire stratégique avec lequel les éleveurs français et européens ont beaucoup à partager.